Compositeurs

Eugène Bozza (1905-1991)

Eugene Bozza, d'une mère française et d'un père italien2, commença dès l'âge de 5 ans l'étude du violon sous la direction de son père, qu'il qualifia souvent de très dure et exigeante. En 1915, à cause de la guerre, il retourna en Italie, où il entra au Conservatoire royal Sainte-Cécile de Rome en 1916. Il suivit alors les cours de solfège, piano et violon. Il termina ses études en 1919 avec le diplôme de professeur de violon.

Il revint en France en 1922, et fut admis dans la classe de violon au Conservatoire de Paris, où il obtint le Premier Prix (1924)1. Il fut engagé comme violon solo dans l'orchestre Pasdeloup en 1925 et commença une carrière internationale de violoniste, notamment en Autriche, aux Pays-Bas, en Italie et en Grèce. Il l'interrompit en 1930 pour se consacrer pleinement à la composition, et il entra dans la classe de chef d'orchestre au conservatoire de Paris, où il obtint un Premier Prix à l'unanimité en 19311. Il fit alors son service militaire. Au cours de cette même année, il fut nommé chef d'orchestre des Ballets russes à Monte-Carlo.

En 1932, il entra dans la classe de composition au conservatoire de Paris (classe d'Henri Busser) et obtint un Premier Prix en 19341. Cette même année, ayant concouru, il se vit décerner le Grand Prix de Rome1, qui lui donnait droit à un séjour de quatre ans et cinq mois à la Villa Médicis, à Rome, où il composa beaucoup. Il y rencontra les musiciens Richard Strauss, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Jacques Ibert, Gustave Charpentier et Henry Rabaud, les écrivains Paul Valéry et Paul Claudel, les peintres Lucien Fontanarosa et Yves Brayer, les sculpteurs Paul Landowski (directeur de la Villa Médicis), Albert Bouquillon et Géniniani, le danseur Serge Lifar ainsi que des personnalités politiques, notamment le roi d'Italie Victor Emmanuel, le roi d'Espagne Alphonse XIII, Mussolini, Pierre Laval, Alexandre Millerand, Raymond Poincaré, le père Gillet, supérieur des dominicains, le comte de Chambrun, ambassadeur au Quirinal, et Charles Raux, ambassadeur au Vatican. En tant que musicien représentant la France, il eut l'occasion d'assister à de nombreuses manifestations, dont l'enterrement du pape Pie XI, l'élection du pape Pie XII et la visite d'Hitler à Rome en 1937.

Il fut chef d'orchestre à l'Opéra-Comique de 1938 jusqu'en 19481 et dirigea également à Bordeaux, Nice, Angers, Monte Carlo, Cambridge ou Londres, ainsi qu'à Radio France et à la Société des concerts du Conservatoire. Durant sa carrière de chef d'orchestre, il continua à composer des œuvres pédagogiques, mais surtout, en 1949, la « Messe de Sa Sainteté Pie XI ». Il devint directeur du conservatoire de Valenciennes de 1951 à 19751. Durant cette période, il écrivit Le chant de la mine, cantate à la gloire des mineurs et du charbon, créée à Valenciennes en 19562. Cette même année, Eugène Bozza reçut des mains de Fernand Leimy les insignes de chevalier de la Légion d'honneur1.

Il continua sa carrière de pédagogue jusqu'en 1975, conduisant un certain nombre d'élèves jusqu'aux récompenses les plus hautes. Ayant pris sa retraite, il continua de composer.

Eugène Bozza a écrit plusieurs opéras, des symphonies et des ballets, mais il doit sa renommée mondiale à ses nombreuses œuvres de musique de chambre pour des formations instrumentales variées. Il avait une prédilection pour les instruments à vent en général, et le saxophone en particulier, qu'il sut mettre en avant : cela lui vaut en partie d'être passé à la postérité3. Son Concertino pour saxophone alto et orchestre a été composé en 1938 à l'intention de Marcel Mule.

Oeuvres