Quatuor op. 22 no 2 en sol majeur (1951)

Molto moderato - Andante molto sostenuto ed espressivo - Scherzo. Allegretto non troppo mosso - Con moto molto moderato , energico

Le deuxième quatuor à cordes de Georges Enesco apparaît comme l’un des plus hauts sommets (avec l’Octuor et la Troisième Sonate) de sa musique de chambre, aboutissement de sa dernière époque créatrice. En chantier depuis des décennies (son numéro d’opus était réservé depuis trente ans !), le quatuor en sol majeur op. 22, n°2 impliqua pas moins de sept rédactions avant d’être achevé en 1951. Ce quatuor, l’un des plus grands du 20ème siècle, est aussi l’un des plus concentrés : ses quatre mouvements durent vingt-cinq minutes seulement. L’indication en sol majeur  et la présence d’altérations à la clef sont, somme toute, trompeuses, car la tonalité est ici élargie au point de devenir parfois à peine perceptible. Le thème fondamental du premier violon ouvrant le Molto moderato initial, une forme sonate ramassée en moins de cent mesures, est significatif à cet égard. Le sommet expressif de l’ouvrage est atteint avec l’Andante molto sostenuto ed espressivo du deuxième mouvement, bâti pour l’essentiel sur une variante du thème initial. Une joie saine et tellurique domine les deux autres mouvements, tout d’abord dans le Scherzo, Allegro ma non troppo mosso, aux rythmes capricieux. Ses dernières mesures annoncent le thème en mode lydien (quarte haussée) qui, sous une forme rythmiquement modifiée, servira de refrain au vigoureux rondo final, Con moto molto moderato, energico, le plus développé des quatre mouvements, réalisant le tour de force de rappeler les thèmes des deux mouvements précédents et de poursuivre son propre cours, tout en dissimulant aussi une reprise sous-jacente de la totalité du premier mouvement.