Betsy Jolas (*1926)

Betsy Jolas est née à Paris le 5 août 1926. Elle est la fille de la traductrice Maria Jolas et d’Eugène Jolas, poète et journaliste, fondateur et éditeur de la revue littéraire «  Transition » où fut publié notamment, sous le titre «work in progress», Finnegans Wake de James Joyce. Sa famille s’établit  en 1940 aux Etats-Unis, Betsy Jolas poursuit ses études de musique à New-York avec Paul Boepple (harmonie et contrepoint), Carl Weinrich (orgue), et Hélène Schnabel (piano). Après son diplôme au Bennington College, elle retourne à Paris en 1946 pour continuer ses études avec Olivier Messiaen et Darius Milhaud. Elle est lauréate du Concours International de Direction d'orchestre de Besançon en 1953. De 1971 à 1974, Betsy Jolas remplace Messiaen au CNSM de Paris, puis est nommée professeur d'analyse en 1975 et professeur de composition en 1978. Elle a enseigné également dans de nombreuses universités américaines.
C'est avec le Quatuor avec voix de 1966, créé au Domaine Musical, que Betsy Jolas fit réellement une percée dans le monde de la musique, ayant jusque-là poursuivi son activité d’écriture musicale de façon discrète afin de se consacrer à sa famille. Ses pièces touchent à tous les genres musicaux, de l’oeuvre pour un instrument soliste au grand opéra, en passant par les pièces concertantes, la musique de chambre, la musique chorale et l'opéra de chambre.
Lauréate de nombreux prix, Betsy Jolas a été nommée en 1983 membre de l'Académie américaine des Arts et Lettres, et en 1997 Chevalier de la Légion d'honneur. Elle a reçu en 2000 le Prix Arthur Honegger de la Fondation de France.
Betsy Jolas a pris place dans le paysage contemporain, à proximité peut-être du seul Henri Dutilleux, avec lequel elle est très liée. Est-ce le fait d'être femme dans un monde presque exclusivement masculin, d'être à cheval sur deux pays, deux cultures, qui l'ont formée, ou le fait d'une maturation lente qui s'effectua en vase clos ? En tous les cas, la musique de Betsy Jolas est unique. Inclassable, elle défie les commentaires dont la compositrice est elle-même peu prodigue.

« Le besoin d’écrire est essentiel. C'est ma raison de vivre ». (Betsy Jolas)