Igor Markevitch (1912-1983)

Né à Kiev de parents musiciens, deux ans après sa naissance, la famille Markevitch quitte définitivement l’Ukraine pour Paris, puis pour la Suisse romande (Leysin, Lausanne, la Tour-de-Peilz). Igor Markevitch commence le piano avec Paul Loyonnet à Lausanne, puis travaille avec Emile-Robert Blanchet, élève de Busoni. Il rencontre ensuite Alfred Cortot qui l’invite à sa charge à Paris pour étudier à l’Ecole Normale de Musique, école que Cortot a fondée. En 1927, sa famille s’installe à nouveau à Paris et Igor Markevitch fréquente les cours de piano, de composition et d’harmonie de Madame Kastler, et la classe de contrepoint et d’analyse musicale de Nadia Boulanger, avec laquelle il entretiendra des rapports privilégiés d’amitié. En 1928, Diaghilev lui commande un Concerto pour piano et orchestre qui sera créé à Londres l’année suivante. Diaghilev voit juste, cette œuvre de jeunesse annonce une éclatante personnalité qui se révèlera notamment dans la Sinfonietta, Cantate, Partita, Rebus, Le Paradis perdu...
Igor Markevitch poursuit sa formation en étudiant la direction d’orchestre avec Pierre Monteux, puis travaille avec Hermann Scherchen. Ses modèles en composition sont Honegger, Hindemith et Stravinsky, mais à la fin des années 1930, sa production se raréfie. La fin de la Deuxième Guerre mondiale marque le début de son exceptionnelle carrière de chef d’orchestre. Tour à tour à la tête des Orchestre Lamoureux, Orchestre Philharmonique de Berlin, Orchestre National de de l’Opéra de Monte-Carlo, du Philharmonia de Londres et de tant d’autres, il crée notamment des oeuvres de Boulez, Xenakis, Milhaud, Barraud.
De 1948 à 1956, il assure la classe de direction d’orchestre du Mozarteum de Salzboug, puis jusqu’en 1972 enseigne la direction au Conservatoire Royal de Madrid.
Il grave plusieurs enregistrements de référence, encore incontournables aujourd’hui : Berlioz, Milhaud, Honegger, Debussy, Gounod, Ravel…
R.-A. Moser (musicologue genevois) disait de lui : «  Je n’ai guère rencontré que deux compositeurs qui possédaient d’égales aptitudes dans l’art d’écrire et de diriger : Mahler et Strauss, aujourd’hui vient s’ajouter Markevitch ».