Niels Viggo Bentzon (1919-2000)
Bentzon était le fils de Viggo Bentzon (1861-1937), recteur de l’Université de Copenhague et de Karen Hartmann (1882-1977), pianiste de concert et petite-fille du compositeur Johann Peter Emilius Hartmann Hartmann. Ainsi, Bentzon faisait partie par sa mère de la famille de musiciens et compositeurs Hartmann.
Enfant unique d'un père âgé et d'une mère, pleine d'humour, mais souffrant de dépressions sévères, Bentzon - qui n’est guère doué pour l'école - se réfugie au piano. De 1938 à 1942, il étudie à l'Académie royale danoise de musique à Copenhague avec Knud Jeppesen et Christian Christiansen. Il enseigne ensuite au Conservatoire Royal de Musique d’Aarhus (1945-1950) et puis au Conservatoire Royal de Copenhague (1950-1988).
Pianiste virtuose et volcanique, il a laissé des enregistrements d’œuvres de Beethoven à Scriabine, Busoni, Schoenberg, Petrassi et autres. Mais c’est surtout pour l’interprétation de ses propres œuvres qu’il est resté connu.
Doué par ailleurs d'un talent rare d’improvisation, il pouvait, lorsqu'il était inspiré, improviser en une même soirée une sonate entière ainsi qu’une suite, toutes deux si abouties qu’elles ont pu être notées par après et enregistrées par des élèves (voir ainsi l’éblouissante suite en 8 mouvements transcrite et interprétée par Tonya Lemoh pour le label Classico).
Ces qualités l'inscrivent dans la tradition du compositeur/interprète virtuose/improvisateur.
Plus anecdotiquement, il est connu encore pour le jingle D/S/B (ré /mi bémol/si bémol), sur l'acronyme de «Danske Statsbaner» (Chemins de fer danois), sans doute son œuvre la plus jouée puisqu’elle retentit à l’arrivée de tous les trains dans toutes les gares danoises.
Personnage haut en couleurs, il devient connu de tous au Danemark pour ses nombreuses apparitions médiatiques et télévisées. Sa célébrité, rare chez un musicien classique, en fera un temps un «phénomène culturel», voire lui donnera la réputation d'un simple comique ou original, ce qui a pu occulter parfois la grande qualité de son œuvre.
Tout comme sa mère, Bentzon souffre aussi de dépressions très sérieuses et devra fréquemment être soigné dans des institutions psychiatriques,
Oeuvres
- Toccata pour piano op.10 (1941)