Oeuvres
Concordanza (1971)
Sofia Gubaidulina + Biographie
pour ensemble
Concordanza fut composé en 1971 à l’initiative de l’ensemble de chambre tchèque Musica viva et dédié à Marek Kopelent. L’oeuvre, qui fait appel à un groupe de solistes (une sorte d’orchestre miniature), fut créée à Prague la même année.
Concordanza est la première pièce qui réalise pleinement l’idéal de dramaturgie instrumentale propre à Gubaidulina. Le titre lui-même évoque l’idée de concorde, d’harmonie, de consonance, mais se définit à travers ce qui s’y oppose : la discorde et la dissonance, selon un principe que la compositrice développera dans toutes ses pièces suivantes, et qui se reflète dans de nombreux titres en forme d’antithèses.
C’est ainsi que différents types d’écriture, ou caractères, sont mis en relation les uns avec les autres, sous la forme d’opposés : legato/staccato, ligne mélodique avec des notes conjointes ou disjointes, rythmique régulière ou irrégulière, tessiture homogène ou non, notation précise ou aléatoire, etc. Ce ne sont pas des thèmes au sens classique du terme qui assurent la construction de la forme, ni d’ailleurs les structures harmoniques en tant que telles, mais ces oppositions sonores ou d’écriture conçues comme des éléments dramatiques.
Au début, des figures linéaires jouées legato par les vents, en mouvements ascendants, sont aussitôt contredites par les pizzicatos de la contrebasse, lesquels entraînent des trémolos de cordes; la section suivante est écrite en forme de fugato à partir d’une ligne en dent de scie de la clarinette. La voix expressive du violoncelle, peu après, amène un nouveau contraste. La concorde atteint un premier sommet lorsque la contrebasse et le violon, ce dernier dans le suraigu, dessinent une ligne paisible à laquelle s’ajoute ensuite le cor. Mais elle est suivie de gestes élémentaires, presque bruitistes, auxquelles se joignent des chuchotements produits par les instrumentistes eux-mêmes, avant qu’une sorte de choral nous fasse encore une fois revenir à la concorde. On pourrait ainsi décrire chacune des sections, tant elles se différencient nettement, et tant la forme s’apparente à un récit fait de contrastes et de formes d’écriture aux références presque antinomiques. Après une partie rêveuse, le final nous ramène aux éléments du début mais considérablement transformés; les deux caractères opposés semblent alors vouloir fusionner. (Philippe Albèra)
Concordanza est la première pièce qui réalise pleinement l’idéal de dramaturgie instrumentale propre à Gubaidulina. Le titre lui-même évoque l’idée de concorde, d’harmonie, de consonance, mais se définit à travers ce qui s’y oppose : la discorde et la dissonance, selon un principe que la compositrice développera dans toutes ses pièces suivantes, et qui se reflète dans de nombreux titres en forme d’antithèses.
C’est ainsi que différents types d’écriture, ou caractères, sont mis en relation les uns avec les autres, sous la forme d’opposés : legato/staccato, ligne mélodique avec des notes conjointes ou disjointes, rythmique régulière ou irrégulière, tessiture homogène ou non, notation précise ou aléatoire, etc. Ce ne sont pas des thèmes au sens classique du terme qui assurent la construction de la forme, ni d’ailleurs les structures harmoniques en tant que telles, mais ces oppositions sonores ou d’écriture conçues comme des éléments dramatiques.
Au début, des figures linéaires jouées legato par les vents, en mouvements ascendants, sont aussitôt contredites par les pizzicatos de la contrebasse, lesquels entraînent des trémolos de cordes; la section suivante est écrite en forme de fugato à partir d’une ligne en dent de scie de la clarinette. La voix expressive du violoncelle, peu après, amène un nouveau contraste. La concorde atteint un premier sommet lorsque la contrebasse et le violon, ce dernier dans le suraigu, dessinent une ligne paisible à laquelle s’ajoute ensuite le cor. Mais elle est suivie de gestes élémentaires, presque bruitistes, auxquelles se joignent des chuchotements produits par les instrumentistes eux-mêmes, avant qu’une sorte de choral nous fasse encore une fois revenir à la concorde. On pourrait ainsi décrire chacune des sections, tant elles se différencient nettement, et tant la forme s’apparente à un récit fait de contrastes et de formes d’écriture aux références presque antinomiques. Après une partie rêveuse, le final nous ramène aux éléments du début mais considérablement transformés; les deux caractères opposés semblent alors vouloir fusionner. (Philippe Albèra)
Concerts SMC Lausanne
Lundi 21 Novembre 2011 (Saison 2011-2012)
Ensemble Contemporain de l'HEMU
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