Quatuor à cordes no 2 op. 10 avec voix de soprano (1907-1908)

Plus encore que la création du premier quatuor, celle du second quatuor avec voix op. 10 d'Arnold Schönberg eut lieu dans un désordre indescriptible, à Vienne en 1908.
Avec le premier quatuor de Bartok dont il est l'exact contemporain et précédant de peu les Mouvements op. 5 de Webern et le Quatuor op. 3 de Berg, le quatuor de Schönberg s'affirme comme étant une des oeuvres les plus puissantes et les plus originales de cette époque, en particulier par le recours à la voix dans les deux derniers mouvements.
Œuvre essentielle qui délimite la première période de la production de Schönberg, le deuxième quatuor - qui est dans l'ensemble moins complexe et moins « touffu » que le premier - marque la frontière, ou plutôt le passage de la tonalité à la non-tonalité. La tension véhiculée par l'écriture résulte de la distance entre le vocabulaire emprunté ou dérivé du tonal et la syntaxe qui ne coïncide plus avec lesdites lois tonales. (tiré du Guide de la Musique de Chambre, Alain Poirier, Fayard 1989)