Suite no 3 en do majeur BWV 1009 (1722)

Tout comme Bernd Aloïs Zimmermann, Johann Sebastian Bach connaît la perte d’un enfant. Impossible de ne pas rapprocher ces deux personnages dans ce que leurs dimensions ont de spirituel et de religieux, dans leur créativité face à la douleur. Le choix d’interpréter la Suite n°3 en do majeur BWV 1009 après Gegen et la Sonate pour alto solo  constitue un geste fort, tant par l’intertextualité qu’il met en lumière que par la sensation de ricochets qu’il procure à l’auditeur.
Jouées à l’alto, les Suites ouvrent de nouvelles perceptions. L’émission est agile, elle est beaucoup plus directe qu’au violoncelle ; cela est particulièrement flagrant dans les mouvements rapides qui, mus par cette légèreté nouvelle, apparaissent totalement transfigurés.
Les Suites pour violoncelle de Johann Sebastian Bach sont avant tout des suites de danses caractéristiques de l'époque baroque. Chacune d’entre elles sont pensées avec une identité géographique : après l'allemande vient la corrente italienne, puis à la sarabande, qui devrait son nom au danseur espagnol Zarabandas, succède la gigue saxonne tandis que le menuet, la bourrée, et la gavotte, sont pour leur part, françaises. Il est impossible de dire précisément quand les Suites pour violoncelle furent composées. La troisième, tout comme les deux premières, date probablement de la période extrêmement fertile de Köthen entre 1717 et 1723.
Aujourd’hui, ces pièces, bien souvent sublimées dans la transcription, sont quasiment incontournables dans le cheminement de nombreux interprètes.