Batero (2021)

Composée spécifiquement pour Morgan Ågren, Batero donne une place d’honneur à la batterie, avec quelques touches d’une culture musicale urbaine. Ce « choc » entre instruments classiques, électroniques et le monde artistique d’Morgan Ågren est l’occasion de proposer un mélange dynamique par son éclectisme avec des allusions au rap ou à la musique psychédélique.

Discussion avec Arturo Corrales autour de Batero Lorsque l’on m’a contacté en 2019 pour créer une pièce avec Morgan Ågren dans un projet métal-expérimental-contemporain-électronique, j’ai tout de suite accepté.Depuis ce moment, j’ai commencé à rêver – de manière vague – à cette œuvre. Sa gestation a été particulièrement longue, à laquelle s’est ajouté le retard dû à la crise. Mais le rêve est devenu réalité grâce à demerveilleux musiciens : l’œuvre naît à présent, en concert.

Vous expliquez que votre pièce s'inscrit dans la rencontre entre deux mondes, rock versus classique/contemporain. Quels sont les ponts à tisser entre ces deux mondes ?
Ces mondes sont des constructions artificielles. Le projet Shockwave, ainsi que Batero, tentent de dynamiter ces édifices imaginaires. De tels ponts existent chez chaque musicien qui a déjà goûté à la bonne musique de ces différents styles (rock, expérimentale, classique, folk…). En tous cas, le but n’est pas d’opposer rock et classique. C’est plutôt du métal avec une pensée expérimentale ou de l’expérimental avec une pensée rock... Cette musique porte certes en elle diverses influences, mais sans aucune contradiction.

Quelle est la part laissée à l'improvisation des musiciens dans Batero ?
Il y a un équilibre entre écriture et improvisation, mais celle-ci est toujours « écrite », guidée dans ses lignes directrices et souvent assez précisément. Je souhaitais créer un dialogue entre l'instinct musical de Morgan et le mien. Je compte ainsi sur son incroyable capacité à faire parler la batterie d’une manière vivante et personnelle, ce qui supporte mal une écriture rigide. J’ai aussi créé un autre instrument (un synthétiseur programmé sur Max Msp slammant un texte) qui doit baser son jeu sur l’écoute immédiate et l’improvisation, en duo avec la batterie. Par moments, les autres musiciens participent à cette liberté :il s’agit dès lors desuivre l'instinct collectif d’une musique non écrite.

Sentez-vous que la crise culturelle que nous connaissons a influencé votre travail d'écriture ?
Les premières idées pour cette œuvre ont émergé en 2019. De tout ce qui s’est passé depuis, je ne saurais pas dire quel fil de cettefantastique toile d’araignée a fait bouger tel ou tel autre son dans la partition. La crise a certainement influencé sa mise en œuvre et je suis d’autant plus ravi de pouvoir l’offrir au public à présent.

Rédaction de la notice : Christophe Bitar