Oeuvres
DW 16.4 - Songbook I.4 (2004/2020)
Bernhard Lang + Biographie
première exécution de la nouvelle version
Il y a quelque chose d’humblement mélancolique dans les textes mis en musique par Bernhard Lang : « ce sont des chansons pop dont je me sens redevable du fait de mon parcours personnel. Tout se passe autour d’une tour de garde, comme une mini-philosophie de la vie : Ophelia, un grand poème d'amour, puis une sœur en feu ; enfin, une vision LSD ». À travers ces multiples décors, Songbook I tente de se remémorer un événement passé, avec l’intersession de la chanteuse.
La partie de mezzo-soprano, au centre de la pièce, demande une extrême agilité vocale, se déployant sur une large tessiture, avec des effets percussifs affutés. La pièce débute par l’imitation du mécanisme d’une horloge, avant de dériver sur une autre idée.
Au-delà de la voix, il y a un véritable jeu de cache-cache entre les timbres. On se laisse étonnement surprendre par la similarité des effets vocaux avec les percussions, des suraigus du saxophone avec la voix ou encore des résonances des cymbales avec le moelleux du timbre du saxophone. Au fur et à mesure des pages, les instruments s’apprivoisent, s’emmêlent puis se confondent dans un brouillamini de rayures, fins microsillons où se fraye l’aiguille du tourne-disque.
Car la pièce renoue avec une esthétique de grésillements. Ces bruits parasites flouent le tissu mémoriel ; ils sont créés par un échantillonnage de motifs jazzy ou issus de morceaux rock ainsi que par une grande variété de textures. Ces fragments éparpillés, Lang les compare « aux éclats d'un miroir brisé, qui reflètent l'original dans leur multiplicité ». Et d’attiser l’écoute dans l’espoir d’en déceler plus, telle une oreille cramponnée au poste de radio.
Le tout rappelle une bobine de film qui avance au gré de souvenirs qui défilent : on entrevoit à peine une cave où répète un jazz-band, puis la bande se raye à nouveau… le son se brouille, l’image ne parvient que par à-coups. Tout n’est que contrastes, par l’imprévisible alternance entre des patterns inlassablement répétés – imprimant un tempo dans notre esprit –, et des sections d’humeur rhapsodique. C’est là la perpétuelle frustration d’un souvenir cristallisé qui progressivement s’égare, auquel s’ajoute le désir toujours plus fort de le reconstituer, en vain.
Composée en 2004, Bernhard Lang a retouché sa pièce pour l’occasion afin de l’adapter à l’effectif de soyuz21. Il avait déjà révisé sa pièce en 2017 recherchant de nouvelles textures.
Rédaction de la notice : Christophe Bitar
La partie de mezzo-soprano, au centre de la pièce, demande une extrême agilité vocale, se déployant sur une large tessiture, avec des effets percussifs affutés. La pièce débute par l’imitation du mécanisme d’une horloge, avant de dériver sur une autre idée.
Au-delà de la voix, il y a un véritable jeu de cache-cache entre les timbres. On se laisse étonnement surprendre par la similarité des effets vocaux avec les percussions, des suraigus du saxophone avec la voix ou encore des résonances des cymbales avec le moelleux du timbre du saxophone. Au fur et à mesure des pages, les instruments s’apprivoisent, s’emmêlent puis se confondent dans un brouillamini de rayures, fins microsillons où se fraye l’aiguille du tourne-disque.
Car la pièce renoue avec une esthétique de grésillements. Ces bruits parasites flouent le tissu mémoriel ; ils sont créés par un échantillonnage de motifs jazzy ou issus de morceaux rock ainsi que par une grande variété de textures. Ces fragments éparpillés, Lang les compare « aux éclats d'un miroir brisé, qui reflètent l'original dans leur multiplicité ». Et d’attiser l’écoute dans l’espoir d’en déceler plus, telle une oreille cramponnée au poste de radio.
Le tout rappelle une bobine de film qui avance au gré de souvenirs qui défilent : on entrevoit à peine une cave où répète un jazz-band, puis la bande se raye à nouveau… le son se brouille, l’image ne parvient que par à-coups. Tout n’est que contrastes, par l’imprévisible alternance entre des patterns inlassablement répétés – imprimant un tempo dans notre esprit –, et des sections d’humeur rhapsodique. C’est là la perpétuelle frustration d’un souvenir cristallisé qui progressivement s’égare, auquel s’ajoute le désir toujours plus fort de le reconstituer, en vain.
Composée en 2004, Bernhard Lang a retouché sa pièce pour l’occasion afin de l’adapter à l’effectif de soyuz21. Il avait déjà révisé sa pièce en 2017 recherchant de nouvelles textures.
Rédaction de la notice : Christophe Bitar
Concerts SMC Lausanne
Lundi 15 Novembre 2021 (Saison 2021-2022)
soyuz21
+ Programme complet
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