Oeuvres
Eridan pour quatuor à cordes (1986)
François-Bernard Mâche + Biographie
Pour quatuor à cordes
François-Bernard Mâche, Eridan op. 57, pour quatuor à cordes (1986)
Fervent helléniste, féru et passionné de culture grecque antique et moderne, c’est sans surprise que François-Bernard Mâche dédie cette œuvre à l’Eridan, un fleuve des Enfers dans la mythologie grecque. L’Eridan, que Pline a ensuite assimilé au Pô, a ceci de spécial qu’il est à la fois terrestre et imaginaire. On le retrouve à la fin du mythe de Phaëton : en effet, c’est dans ses eaux qu’il chut, versé par la perte de contrôle du char de son père Hélios.
La passion de Mâche pour les fleuves mythologiques l’amènera à compléter une panoplie fluviale déjà entamée avec Styx (1984) et Léthé (1985) par Achéron en 2002. Il voit dans ces fleuves « des images très fortes, relativement universelles dans leur principe. En même temps, ils ont chacun une couleur particulière et on peut donner à ses œuvres cette couleur. C’est une façon de revivre par l’imagination des structures mythiques. » De ces entités lointaines naît le rêve et, dans sa tentative de contact avec l’au-delà, le compositeur s’adonne à une archéologie imaginaire, proche de la science-fiction.
Cette quête de l’au-delà s’associe parfaitement au formalisme du quatuor à cordes, une forme qui ne laisse pas la place au moindre défaut d’écriture. Le titre mythologique permet ainsi de contrebalancer le « défi » et le poids de la tradition que représente cette formation, sans pour autant arborer un quelconque programme sous-jacent. Eridan se place dans la continuité de Naluan (1974) et de l’Octuor (1977) où les instruments se défont progressivement d’un modèle externe avec lequel ils dialoguent optant pour un langage progressivement plus abstrait.
Après deux ans de collaboration au sein du Groupe de recherches musicales, Mâche devient un ami de Xenakis, et après un demi-siècle d’amitié, lui succéda à l’Académie des Beaux-Arts en 2002.
Texte de Christophe Bitar
Fervent helléniste, féru et passionné de culture grecque antique et moderne, c’est sans surprise que François-Bernard Mâche dédie cette œuvre à l’Eridan, un fleuve des Enfers dans la mythologie grecque. L’Eridan, que Pline a ensuite assimilé au Pô, a ceci de spécial qu’il est à la fois terrestre et imaginaire. On le retrouve à la fin du mythe de Phaëton : en effet, c’est dans ses eaux qu’il chut, versé par la perte de contrôle du char de son père Hélios.
La passion de Mâche pour les fleuves mythologiques l’amènera à compléter une panoplie fluviale déjà entamée avec Styx (1984) et Léthé (1985) par Achéron en 2002. Il voit dans ces fleuves « des images très fortes, relativement universelles dans leur principe. En même temps, ils ont chacun une couleur particulière et on peut donner à ses œuvres cette couleur. C’est une façon de revivre par l’imagination des structures mythiques. » De ces entités lointaines naît le rêve et, dans sa tentative de contact avec l’au-delà, le compositeur s’adonne à une archéologie imaginaire, proche de la science-fiction.
Cette quête de l’au-delà s’associe parfaitement au formalisme du quatuor à cordes, une forme qui ne laisse pas la place au moindre défaut d’écriture. Le titre mythologique permet ainsi de contrebalancer le « défi » et le poids de la tradition que représente cette formation, sans pour autant arborer un quelconque programme sous-jacent. Eridan se place dans la continuité de Naluan (1974) et de l’Octuor (1977) où les instruments se défont progressivement d’un modèle externe avec lequel ils dialoguent optant pour un langage progressivement plus abstrait.
Après deux ans de collaboration au sein du Groupe de recherches musicales, Mâche devient un ami de Xenakis, et après un demi-siècle d’amitié, lui succéda à l’Académie des Beaux-Arts en 2002.
Texte de Christophe Bitar
Concerts SMC Lausanne
Lundi 10 Octobre 2022 (Saison 2022-2023)
Quatuor Béla
+ Programme complet
+ Programme complet