Eclipse (1999)

Entretien avec Yan Maresz par Christophe Bitar
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Eclipse est le fruit d’un travail plus classique puisqu’il s’agit d’un travail concertant : une ligne est projetée et non accompagnée. Mais comment une ligne peut-elle auto-générer des figures d’accompagnement qui soutiennent et servent de caisse de résonance à son déploiement ? Il y a de plus un travail très fort sur la cellule, avec éléments mélodiques qui contaminent petit à petit l’ensemble sans pour autant devenir thématiques. Ensuite, il y a des contrastes entre des éléments statiques et d’autres mobiles. On croit à une introspection dans la tête du compositeur entre deux séances d’écriture : ce sont des éléments qui flottent dans un temps arrêté mais qui continuent de vivre leur vie dans un espace où le temps est temporairement délaissé par le compositeur, une sorte d’espace onirique... Ces « mobiles », au sens de l’art plastique, flottent au gré du vent.

Mes pièces entretiennent un lien extrêmement fort à la pulsation. Dans la coda d’Eclipse, il y a un passage qui oscille tel un mouvement de balançoire ou le balancier d’une horloge, des objets qui interagissent avec une pulsation fondamentale. On ne l’entend pas toujours, mais elle est constamment présente. Ce goût pour la pulsation me vient de mon passé de musicien de jazz, dans lequel tout y est lié, même quand elle n’est pas explicite."