Oeuvres
Cleopatra’s Songs (2017)
Agata Zubel + Biographie
pour voix et ensemble
L’œuvre se base sur Antoine et Cléopâtre (1623) de William Shakespeare, dont la scène se déroule au premier siècle avant notre ère. Bien qu’épris de la reine égyptienne, le général romain finit par épouser la sœur d’Octave Auguste, au grand dam de Cléopâtre. Au prix de la puissance de son empire, celle-ci se battra pour regagner son amour, en vain. L’auteur anglais y mélangeait alors réalité et fiction : Marc Antoine s’est en effet d’abord uni avec Octavie, avant de prendre comme conjointe la monarque égyptienne pour les onze dernières années de sa vie.
Pour se faire le porte-voix de ces personnages narrés, tant réels que fantasmés, Agata Zubel opte pour une instrumentation qui puise ses origines dans l’Egypte antique (crotales, cymbales, cistre, tambour égyptien) et un accord de la harpe au quart de ton inférieur – rappelant l’usage du genre enharmonique dans la musique du monde gréco-romain. Puis, grâce à l’emploi parcimonieux des moyens musicaux en présence, elle obtient la force de se faire l’écho de l’état somme toute fragmentaire que nous conservons de ces temps anciens.
Le style de l’accompagnement suit les affects qui touchent la protagoniste ; il alterne entre un regard historique (avec une approche musicale frontale, simple et sèche) et une perspective fictive à l’atmosphère magique, quasi-surnaturelle (en témoigneront les textures éthérées, fluides et éparses). Cette lecture sonore du texte de Shakespeare offre ainsi une introspection dans l’esprit du personnage historique. On y découvre la psychologie de cette femme aux prises avec le doute, l’espoir, la folie ou le remords face à cet Antoine qu’elle aima subitement et fatalement. Mais bien que la voyant piégée dans ses propres pensées, l’auditeur reste impuissant à lui apporter un remède.
Texte: Christophe Bitar
Pour se faire le porte-voix de ces personnages narrés, tant réels que fantasmés, Agata Zubel opte pour une instrumentation qui puise ses origines dans l’Egypte antique (crotales, cymbales, cistre, tambour égyptien) et un accord de la harpe au quart de ton inférieur – rappelant l’usage du genre enharmonique dans la musique du monde gréco-romain. Puis, grâce à l’emploi parcimonieux des moyens musicaux en présence, elle obtient la force de se faire l’écho de l’état somme toute fragmentaire que nous conservons de ces temps anciens.
Le style de l’accompagnement suit les affects qui touchent la protagoniste ; il alterne entre un regard historique (avec une approche musicale frontale, simple et sèche) et une perspective fictive à l’atmosphère magique, quasi-surnaturelle (en témoigneront les textures éthérées, fluides et éparses). Cette lecture sonore du texte de Shakespeare offre ainsi une introspection dans l’esprit du personnage historique. On y découvre la psychologie de cette femme aux prises avec le doute, l’espoir, la folie ou le remords face à cet Antoine qu’elle aima subitement et fatalement. Mais bien que la voyant piégée dans ses propres pensées, l’auditeur reste impuissant à lui apporter un remède.
Texte: Christophe Bitar
Concerts SMC Lausanne
Lundi 15 Janvier 2024 (Saison 2023-2024)
Ensemble contemporain de l'HEMU
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