Oeuvres
Kontakte (1958-1960)
Karlheinz Stockhausen + Biographie
pour piano, percussions et bande magnétique
Le parcours d’études du jeune Stockhausen s’engage comme une recherche des différents moyens de production, transformation et synthétisation des sons et des diverses manières de les associer. Après avoir été l’élève de Frank Martin et le disciple du dodécaphoniste Herbert Eimert, il prend la direction de Paris. Là-bas, il expérimente le sérialisme élargi mené par Olivier Messiaen – notamment dans Klavierstück I (1952) – et découvre la musique concrète de Murray Schaeffer, qui met en contact différents sons enregistrés transformés. En 1953, une fois le Studio d’enregistrement de Cologne (NWDR) opérationnel, il revient en RFA et se concentre sur l’essence sinusoïdale des sons et leur synthèse électronique. Stockhausen n’a que 25 ans et la vie devant lui afin d’expérimenter toutes les innovations timbriques et sonores de l’Après-Guerre.
Dans Kontakte, il fallait trouver des sons innovants. Alors, il fait tourner une table où trônent les microphones et parvient ainsi à obtenir des sons tournants ; une chambre d’écho métallique lui fait encore découvrir d’autres natures sonores. Après deux ans d’expérimentations et d’enregistrements successifs (1958-59), la pièce est créée en 1960. Du fait de la segmentation des canaux électroniques en quatre pistes distinctes, Stockhausen travaille également sur la spatialisation des sons et l’applique aussi aux percussions. Il répartit de manière précise les 25 types de percussions sur la scène. Tout l’enjeu consiste à ce qu’il y ait fusion entre les sons enregistrés et ceux émis en direct, même si cette fusion n’a pas lieu au niveau de la forme. En effet, Stockhausen privilégie ce qu’il dénote « forme momentanée » (Momentform), qui consiste à se focaliser sur le temps présent des actions et non sur la continuité de celles-ci. Il réutilisera cette qualité d’écoute dans Momente (1962).
Ce sont les points de contact entre ces différentes micro-sections et les ressemblances de timbres entre sons générés synthétiquement et percussions qui donneront le titre à l’œuvre. Le choix d’une grande panoplie d’instruments percussifs (bois, métal, peaux) offre à Stockhausen une vaste échelle de valeurs sonores, de qualités diverses, pouvant également répondre de la diversité des sons obtenus électroniquement. Leur mise en vibration – littéralement visibles – rappellent la nature des sons. Il en fait son terrain de jeu et concrétise les rencontres physiques entre les ondes émises. Dès lors, la notion d’onde rassemble les quatre paramètres traditionnels du son (durée, hauteur, dynamique et timbre) sous une même bannière.
La pièce existe aussi dans une version essentiellement acoustique (œuvre 12 ½) et cette seconde version sera employée dans Originale, théâtre musical de 1961 (œuvre 12 2/3).
Texte: Christophe Bitar
Dans Kontakte, il fallait trouver des sons innovants. Alors, il fait tourner une table où trônent les microphones et parvient ainsi à obtenir des sons tournants ; une chambre d’écho métallique lui fait encore découvrir d’autres natures sonores. Après deux ans d’expérimentations et d’enregistrements successifs (1958-59), la pièce est créée en 1960. Du fait de la segmentation des canaux électroniques en quatre pistes distinctes, Stockhausen travaille également sur la spatialisation des sons et l’applique aussi aux percussions. Il répartit de manière précise les 25 types de percussions sur la scène. Tout l’enjeu consiste à ce qu’il y ait fusion entre les sons enregistrés et ceux émis en direct, même si cette fusion n’a pas lieu au niveau de la forme. En effet, Stockhausen privilégie ce qu’il dénote « forme momentanée » (Momentform), qui consiste à se focaliser sur le temps présent des actions et non sur la continuité de celles-ci. Il réutilisera cette qualité d’écoute dans Momente (1962).
Ce sont les points de contact entre ces différentes micro-sections et les ressemblances de timbres entre sons générés synthétiquement et percussions qui donneront le titre à l’œuvre. Le choix d’une grande panoplie d’instruments percussifs (bois, métal, peaux) offre à Stockhausen une vaste échelle de valeurs sonores, de qualités diverses, pouvant également répondre de la diversité des sons obtenus électroniquement. Leur mise en vibration – littéralement visibles – rappellent la nature des sons. Il en fait son terrain de jeu et concrétise les rencontres physiques entre les ondes émises. Dès lors, la notion d’onde rassemble les quatre paramètres traditionnels du son (durée, hauteur, dynamique et timbre) sous une même bannière.
La pièce existe aussi dans une version essentiellement acoustique (œuvre 12 ½) et cette seconde version sera employée dans Originale, théâtre musical de 1961 (œuvre 12 2/3).
Texte: Christophe Bitar
Concerts SMC Lausanne
Lundi 26 Février 2024 (Saison 2023-2024)
Duo Juliette Dournaud et Antonin Jaccard
+ Programme complet
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