Oeuvres
Conversation intime (1987 - 1988)
Luc Ferrari + Biographie
pour piano et percussion
Luc Ferrari explique ce qu’il entend par ce titre évocateur : « Il n’y a pas de mots, pas de significations, littéraires ou autres, mais simplement le désir de faire parler ensemble deux instruments aussi dissemblables. Allaient-ils se mettre en péril l’un l’autre, ou allaient-ils jouer de leurs différences et en profiter le long de cette ballade ? Il fallait donc leur proposer une conversation dans laquelle ils pourraient se mêler intimement ; c’est ce que j’ai essayé de faire en écrivant cette partition. »
Dans ses premières pièces pour piano, Ferrari badinait avec une tonalité fébrile, dont il conservait principalement la topologie affective des intervalles. C’est une relation similaire dans laquelle baigne Conversation intime : la tonalité, un peu fuyante, n’est jamais bien loin, et donne à la pièce tantôt un réconfort temporaire, tantôt un piédestal pour se hisser au-delà de ses limites.
Nonchalamment, les résonances du vibraphone entrent en collision avec celles du piano, comme s’ils se rejoignaient dans leur propre monde, à mi-chemin l’un de l’autre. Les deux artistes précisent la duplicité de cet échange : « les instrumentistes dialoguent, affirment leurs différences, et se lient parfois intimement. » Plein de mélancolie, ce dialogue acoustique arbore des couleurs d’impro jazz, de lumière tamisée et d’ambiance cosy, mais ce n’est que le début. Sur des rythmes d’inspiration bartokienne, les peaux réveillent plein feu l’atmosphère appesantie, sans que cela ne vienne altérer la qualité du débat qui allie les deux instruments ; ils se complètent mutuellement, s’interrogent, s’imitent, toujours autant.
Ce qui rend cette union particulière et profondément attachante, ce n’est pas tant son originalité, mais sa qualité insoupçonnable, telle une discussion dont les propos comptent moins que l’assiduité des yeux de ceux qui les prononcent. Cette intimité, « on ne pourrait l’expliquer. On ne peut que la ressentir » conclut Ferrari.
Texte : Christophe Bitar
Dans ses premières pièces pour piano, Ferrari badinait avec une tonalité fébrile, dont il conservait principalement la topologie affective des intervalles. C’est une relation similaire dans laquelle baigne Conversation intime : la tonalité, un peu fuyante, n’est jamais bien loin, et donne à la pièce tantôt un réconfort temporaire, tantôt un piédestal pour se hisser au-delà de ses limites.
Nonchalamment, les résonances du vibraphone entrent en collision avec celles du piano, comme s’ils se rejoignaient dans leur propre monde, à mi-chemin l’un de l’autre. Les deux artistes précisent la duplicité de cet échange : « les instrumentistes dialoguent, affirment leurs différences, et se lient parfois intimement. » Plein de mélancolie, ce dialogue acoustique arbore des couleurs d’impro jazz, de lumière tamisée et d’ambiance cosy, mais ce n’est que le début. Sur des rythmes d’inspiration bartokienne, les peaux réveillent plein feu l’atmosphère appesantie, sans que cela ne vienne altérer la qualité du débat qui allie les deux instruments ; ils se complètent mutuellement, s’interrogent, s’imitent, toujours autant.
Ce qui rend cette union particulière et profondément attachante, ce n’est pas tant son originalité, mais sa qualité insoupçonnable, telle une discussion dont les propos comptent moins que l’assiduité des yeux de ceux qui les prononcent. Cette intimité, « on ne pourrait l’expliquer. On ne peut que la ressentir » conclut Ferrari.
Texte : Christophe Bitar
Concerts SMC Lausanne
Lundi 26 Février 2024 (Saison 2023-2024)
Duo Juliette Dournaud et Antonin Jaccard
+ Programme complet
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