Drunken larks (2024)

Dans Drunken larks, Basile Chassaing se place au cœur d’une volières d’alouettes, dont il attribue des chants à chacune des parties. Il se base sur un corpus d’enregistrements, préalablement analysés. Le compositeur nous informe plus en détail sur le vocabulaire des alouettes : « avec plus de 300 syllabes, l’alouette possède l’un des chants les plus riches parmi les oiseaux. Regroupées en séquences répétées, au sein d’un même chant ou dans des chants distincts, ces syllabes forment des phrases. » En outre, elle se démarque des autres espèces dans l’importance du rythme de ses interventions, qui permet de différencier les différents congénères.
Ces différentes mélodies se désagrègent progressivement et se mêlent peu à peu avec l’électronique qui tend à s’imposer entre les lignes. « Cette dynamique symbolise à la fois le lent mais constant déclin de l’espèce observé depuis les années 1970 et, plus généralement, l’adaptabilité dont font preuve les oiseaux dans un contexte de dégradation de leur environnement » indique Basile Chassaing. L’écologie (via le paysage et l’Anthropocène) est une préoccupation majeure de ses travaux. Récemment, il a créé H₂0, in memoriam A-68A (2023) en hommage à un iceberg qui a erré pendant 4 ans après s’être détaché de l’Antarctique.
Texte : Christophe Bitar