Gaspra (1988)

Cette oeuvre est à bien des égards un nouveau départ dans l’oeuvre du compositeur. Pour la première fois, il travaille avec des bruits et met rigoureusement à exécution un concept - tel qu’il ne l’avait jamais réalisé jusqu’alors - ceci avec une rigidité que Furrer rejette aujourd’hui. Les modèles rythmiques sont l’autre nouveauté de cette pièce, modèles qui subissent une métamorphose du début à la fin. Entre eux s’étend un champ quasiment chaotique où la qualité des champs rythmiques « bascule soudainement, devient imprévisible et évolue finalement à nouveau dans une direction précise, celle du son final » (Furrer). Gaspra tire son nom d’un astéroïde de cinq kilomètres de diamètre, bloc de pierre, débris issu de l’explosion d’une étoile, et qui erre au gré des champs de gravitation de notre système solaire.