Quatuor à cordes no 4 (1999)

Ce quatuor tire sa substance d’une des préoccupations centrales de Lucian Metianu : le mystère inhérent à la complexité de l’univers. Trois textures différenciées sont les matériaux de base de la composition ; un degré intermédiaire caractérisé par la nature modale de son harmonie autour du réseau de notes : do, ré, mi, fa, sol et deux degrés extrêmes et opposés : le chaos d’un côté, singularisé musicalement par l’emploi de structures dodécaphoniques et l’unité de l’autre côté, attracteur faisant se restreindre le spectre sonore à une seule note. L’œuvre chemine ainsi, dans un sens et dans l’autre, de manière continue ou discontinue, d’un état chaotique à un état hyper-unitaire en passant par le stade intermédiaire de la gamme simple de do majeur. À côté de l’unité présentée ci-dessus, conçue comme contraire du pôle chaotique, la pièce met en scène une Unité d’un autre ordre, qui est en fait la véritable Unité, cachée, sous-jacente au discours, l’Unité globale de l’unité et du chaos. Cette Unité sous-jacente s’exprime aussi dans la sphère stylistique, la pièce réunissant les types de langages apparemment incompatibles que sont le dodécaphonisme, le spectralisme, la tonalité et le minimalisme, en un méta-langage unitaire. (Daniel Eisler)