Tom Johnson (*1939)
Tom Johnson étudie à l’université de Yale où il obtient une licence d’Arts en 1961 et un master de musique en 1967. Mais il se forme surtout auprès de Morton Feldman qui lui enseigne la composition en privé. L’influence de John Cage, qu’il côtoiera plus tard, est également déterminante dans son parcours.
En 1971, Tom Johnson devient critique pour la revue Village Voice. Il commence à y parler du minimalisme dont il affine la définition au fur et à mesure des années. Grâce à cette revue, il fait connaître Steve Reich, Philip Glass et d’autres compositeurs américains.
Un an plus tard, il compose the Four Note Opera, une œuvre humoristique présentée régulièrement depuis sa création. Comme son titre l’indique, l’opéra ne comporte qu’une gamme de quatre notes, et les chanteurs, qui jouent leurs propres personnages, livrent au public des réflexions intérieures sur le déroulement de l’œuvre : « le ténor n’a presque rien à dire », « je dois me concentrer », « bientôt cet air sera fini et nous chanterons un duo tous les deux », « la musique ne change même pas, ce serait plus facile si j’avais une position plus confortable, ce serait plus facile si la scène n’était pas si longue », etc.
En tant que compositeur minimaliste, Johnson travaille avec du matériel toujours réduit mais se distingue par l’utilisation de procédés mathématiques qui est l’une des caractéristiques principales de son œuvre. En 1979, Nine Bells marque le début d’un style compositionnel basé sur ces procédés. Dans cette œuvre, il crée un labyrinthe avec neuf cloches suspendues que l’interprète fait résonner en parcourant un carré de 3 par 3 selon une logique géométrique*.*Il continuera ensuite avec des pièces « à compter », comme Rational melodies, Eggs And Baskets ou Music For 88.
En 1983, Tom Johnson déménage à Paris. Il y compose des opéras qui deviennent très populaires, comme Riemannoper, une comédie en allemand dont le texte reprend, avec l’humour qui caractérise le compositeur, des définitions musicales du Riemann Musiklexicon (l’encyclopédie musicale de Hugo Riemann). Fait rare pour un opéra contemporain, l’œuvre a été mise en scène plus de vingt fois dans les pays germanophones depuis sa création à Brême en 1988.
Entre 1988 et 1992, Johnson compose l’une des pièces majeures de son répertoire, le Bonhoeffer Oratorium, qui reprend des sermons et textes contre le nazisme écrits par le pasteur luthérien Dietrich Bonhoeffer. Dans ses conversations avec Bernard Girard, il s’exprime sur la singularité de l’œuvre : « On a dit, au début, que cet oratorio était une exception. C’est une œuvre qui vient de la passion, de l’émotion. J’avais une mission, un témoignage à apporter, un message, alors que ma musique n’en a pas en général. Ai-je utilisé les mêmes techniques ? Pas tout à fait, même si c’est une œuvre totalement minimale. »(Bernard GIRARD, Conversations avec Tom Johnson, Aedam Musicae, 2011, p.128)
En 2000, son œuvre Kientzy Loops écrite pour le saxophoniste Daniel Kientzy reçoit le prix des Victoires de la Musique Classique.
Familier de l’univers radiophonique, Tom Johnson écrit de nombreuses œuvres pour la radio entre 1984 et 2004. Il reçoit notamment une commande de Radio France en 1993 et compose à cette occasion J’entends un chœur. En 2012-2013, il réalise des émissions radiophoniques intitulées « Music by my friends » pour la radio londonienne Resonance FM, dans lesquelles il explore l’œuvre des compositeurs du XXe siècle.
Tom Johnson a fondé deux maisons d’édition pour publier ses œuvres, Two-Eighteen Press (États-Unis) et les Éditions 75 (France). Il vit actuellement à Paris.
Source: www.brahms.ircam.fr
Oeuvres
- The Four Note Opera pour voix et instruments (1972)
Concerts SMC Lausanne
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