Shrillbite (2024)

Dans Shrillbite, Luca Guidarini emprunte la direction de l’intelligence artificielle dans la génération de sons électroniques. Combinés et contrebalancés avec la musique de l’ensemble acoustique, ces sons générés forment un espace où ils se connectent et apprivoisent leurs différences. Ainsi, sa pièce « intègre ses recherches artistiques sur l'orchestration fonctionnelle et l'électronique dans la musique mixte. » Une écriture épurée et focalisée permet d’exploiter au maximum différents modes de jeu et des combinaisons orchestrales maîtrisées.
Divisée en quatre sections, l’œuvre débute par un travail sur l’orchestration du matériau musical, faisant du son un « être vivant » pétri d’attaques instrumentales travaillées de manière polyphonique ou percussive. Vient le tour de la flûte de se présenter au premier plan, en  « explorant ses propriétés organologiques et en utilisant des gestes et des techniques timbrales créant les matériaux sonores ». L’électronique prend peu à peu le dessus et vient « déformer » progressivement l’espace sonore. Par cette déformation, un sentiment d’« éloignement » se fait sentir, avant de créer, dans la section finale, une texture plus homogène harmoniquement entre électronique et acoustique. La coda acousmatique plonge le public dans la spatialisation des haut-parleurs qui l’entourent.