Etudes no 2 et no 3 pour piano (2000)

Difficile de citer un compositeur du XXe siècle qui n’ait été influencé par Debussy. Seule échapperait peut-être à cette empreinte l’Etude n° 2, dont le style bartokien a la saveur des clocks chers à Ligeti : une musique pulsée, métrique, hachée, rythmique au mécanisme déréglé qui se révèle redoutable pour l’interprète. Dans l’Etude n° 2, les octaves priment et dans l’Etude n° 3, l’intervalle de quarte et ses superpositions (septièmes et dixièmes). Cette dernière montre la porosité des catégories du clocks et du clouds. On y trouve aussi des agrégats mystérieux et troublants, de qualité semblable à ceux des « Arpèges composés », avec ici aussi de brusques sautes d’humeur et un jeu sur l’intervalle de quarte. Chaque pièce est construite autour d’une idée dominante, un argument que l’on décline selon toutes ses variations, un phénomène que l’on cherche à percevoir sous tous ses angles, comme un objet que l’on examine sous toutes ses facettes. (Karol Beffa)