Oeuvres
Mémoriale...Explosante fixe...Originel (1985)
Pierre Boulez + Biographie
pour flûte et 8 instruments
Cette pièce pour flûte solo, deux cors, trois violons, deux altos et violoncelle provient d’un mouvement d’…explosante-fixe…, intitulé « originel », que Boulez proposa comme matrice d’une composition dans la revue anglaise Tempo dédiée à la mémoire de Stravinski, un an après sa mort (1972). Cet « originel », composé de sept notes, et centré sur la note mib
(« es » en allemand, soit, phonétiquement, la première lettre de Stravinski), était entouré de six « transitoires », matrice de développements à venir. Boulez en réalisa lui-même une version qui utilisait un appareil électronique alors tout récent, le halaphone, ancêtre de la live-electronics, c’est à dire de la transformation du son en temps réel, et moyen de spatialisation du son. Boulez cherchait alors à repenser la forme du canon en y intégrant la répartition dans l’espace. Mécontent de cette technologie, le compositeur retira cette oeuvre pourtant très élaborée, recomposant, longtemps après, et avec les moyens de l’IRCAM, une oeuvre pour trois flûtes midi et ensemble, qui est un work in progress. Mémoriale en constitue une partie. Cette courte pièce se présente comme une sorte de requiem pour le flûtiste de l’Ensemble Intercontemporain, Lawrence Beauregard, qui s’était beaucoup investi dans les recherches sur l’interaction entre son instrument et les moyens électroniques, et qui mourut en 1985. Boulez parlera à son sujet de « modèle de ce que devrait être, idéalement, tout musicien du futur ». La forme est une suite d’antiphonies, les sept sections « transitoires » aboutissant à sept présentations, d’abord sous forme de fragments, de l’« originel » (composé de sept notes); il y a opposition entre le caractère quasi scherzando des premières et la gravité des secondes. Ce développement alternatif tend à l’unisson sur mib, note élégiaque que l’on retrouve au centre de Rituel in memoriam Bruno Maderna, puis à son absorption par le silence. (Philippe Albèra)
(« es » en allemand, soit, phonétiquement, la première lettre de Stravinski), était entouré de six « transitoires », matrice de développements à venir. Boulez en réalisa lui-même une version qui utilisait un appareil électronique alors tout récent, le halaphone, ancêtre de la live-electronics, c’est à dire de la transformation du son en temps réel, et moyen de spatialisation du son. Boulez cherchait alors à repenser la forme du canon en y intégrant la répartition dans l’espace. Mécontent de cette technologie, le compositeur retira cette oeuvre pourtant très élaborée, recomposant, longtemps après, et avec les moyens de l’IRCAM, une oeuvre pour trois flûtes midi et ensemble, qui est un work in progress. Mémoriale en constitue une partie. Cette courte pièce se présente comme une sorte de requiem pour le flûtiste de l’Ensemble Intercontemporain, Lawrence Beauregard, qui s’était beaucoup investi dans les recherches sur l’interaction entre son instrument et les moyens électroniques, et qui mourut en 1985. Boulez parlera à son sujet de « modèle de ce que devrait être, idéalement, tout musicien du futur ». La forme est une suite d’antiphonies, les sept sections « transitoires » aboutissant à sept présentations, d’abord sous forme de fragments, de l’« originel » (composé de sept notes); il y a opposition entre le caractère quasi scherzando des premières et la gravité des secondes. Ce développement alternatif tend à l’unisson sur mib, note élégiaque que l’on retrouve au centre de Rituel in memoriam Bruno Maderna, puis à son absorption par le silence. (Philippe Albèra)
Concerts SMC Lausanne
Lundi 17 Janvier 2011 (Saison 2010-2011)
Ensemble Contemporain de l'HEMU
+ Programme complet
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